Défi entre puissants [PV Aëlion]

Prochaine sortie : direction le Colisé.
Je voulais continuer ma visite de la dimension intermédiaire. À ma précédent venue j'avais eu le droit à une fort désagréable rencontre, aussi j'évitais de réitérer l'évènement, et j'esquivais l'auberge des trois mondes. La rue bondée, je ne voulais pas croiser les regards de curieux et manants, pour la première fois de ma vie j'avais presque l'envie d'être discrète et anonyme. Hélas, entre ma tenue et mon statut me faire discrète s'avéra bien plus difficile que prévue. J'avais beau bifurquer dans les ruelles il y avait toujours un fou d'angelot ou d'infernal qui soit reculait, me toisaig avec haine - et recevais mon sourire le moins rassurant- ou qui s'agenouillait.
Combien de démons ont postulé pour entrer dans mon armée ? Je ne saurai le dire je n'en ai rencontré aucun, je les laisse à Bélial qui les recale dès qu'ils sont soient trop faiblard soient inutilement bête.
À être le seul seigneur démoniaque en fonction ayant un tant soit peu d'autorité et surtout une réputation allant au delà des Enfers, j'étais celui qu'il fallait craindre. Un fait plutôt appréciateur pour mon égo, mais loin de m'aider aujourd'hui.

La matinée s'annonçait morose. Des nuages couvraient l'inter-monde, un vent frais rafraichissait mes joues, et mes yeux d'ordinaire aussi sec que la pierre, s'humidifiaient sous l'irritation. J'avançais d'un pas vif, ignorais un suceur de sang, m'engouffrais dans une nouvelle toujours plus sombre que les précédente. Je me sentais déjà un peu plus tranquille. Elle était belle cette journée. L'envie de calme me prenait de plus en plus souvent, l'omniprésence de démons dans mon domaine avait fini par exténuer ma patience loin d'être légendaire. Les domestiques en faisaient les frais et rares étaient ceux qui osaient m'adresser la parole dans la Villa. Le seigneur était de mauvais humeur, voilà la rumeur qui s'était répandue jusqu'au palais impérial.

Dans mon coin de ruelle, j'entendis des voix, des cris et des applaudissements. J'avançais et découvris que j'étais arrivée à mon but. Le Colisé résonnait déjà de la hargne des lutteurs. Je me suis faufilée sans efforts dans l'un des couloirs, j'ai flânée dans les gradins... Avant de choisir une loge pour m'installer. J'y étais seule, le spectacle affligeant de combattants libres luttant pour l'argent ou la gloire pu me distraire un instant. Il ne me restait qu'à attendre que cette journée s'achève pour enfin rentrer chez moi.

[je sais j'ai été longue et c'est pas glorieux, je peux pas faire mieux aujourd'hui.]

La guerre occupait mes jours et mes nuits depuis désormais trop longtemps. J'en avais marre. Du calme... J'avais besoin de calme. La vie au palais était devenu insupportable ces derniers temps. "Monseigneur" par ci, "Sa Majesté voudrait vous voir" par là. Je ne reniais pas mon travail, mais l'arrivée inattendue des Hommes dans la lutte avait chambouler de nombreuses prévisions. Les Gears avaient frappés dur et avec une précision chirurgicale. Il nous fallait réorganiser tous nos dispositifs pour faire face à cette nouvelle menace.

Mais ce matin là, je n'en pouvais plus. Trop de poids sur mes épaules. Comment Maichaël avait tenu aussi longtemps ?! Je ne m'étais pas sentis prêt à prendre la relève... et pourtant je l'avais fait. Pour lui. Parce qu'il m'en pensait digne. Peut-être le suis-je... mais pas aujourd'hui. Empoignant Justice, j'ouvris un portail avec sa lame à la fois robuste et fine. J'harnachais Châtiment dans mon dos, la recouvrant de mon bouclier. Je rangeais au fourreau Justice et passa la brèche qui se referma derrière moi. Atlantis... Le seul endroit qui n'était pas touché par cette guerre. J'hésitais entre retourner à l'Auberge des trois mondes et risquer de retomber sur une désagréable rencontre, ou aller là où un guerrier oublie tout pendant quelques instants... le Colisé. Certain le dise barbare et cruel, mais cela ne dépend que des combattent qui s'y donnent en spectacle. Mon hésitation fut courte et je fis route vers l'arène. Je croisais plusieurs anges, démons et humains et à chacun je leur souris chaleureusement. Ravivant leur haine, leur sympathie, leur indifférence, ou bien d'autres sentiments encore, qu'en sais-je ? Je restais poli.

Au détour d'un ruelle, les hauts mur du Colisé apparurent. Cet édifice grandiose témoignait d'un monde sans guerre et prospère. Je m'en approchais, je le contournais et je m'arrêtais devant un garde. Je signais une décharge et fit mon entrée dans les sous-sol de l'arène. Attendant mon tour. J'avais besoin de ne plus penser, de me ressourcer. Le mieux pour le commun des mortels et des immortels aurait été un lac paisible dans la fraîcheur des montagnes, mais pas pour un guerrier... et guerrier j'étais. Un guerrier trouve la paix quand il combat. Il ne vit vraiment que pendant les quelques minutes où les lames s'entrecroisent. Mes hommes vous dirons la même chose. Les Ailes Blanches n'était pas la meilleure légion d'Eden pour rien, mais bien parce que chacun d'entre eux vivait sur un champ de bataille. Moi... aussi. Chose étrange pour un guerrier que de désirer la paix. C'est en contradiction totale avec sa façon de vivre. La paix signifiait sa mort, et pourtant c'était là mon rêve. Il n'est pas interdit de rêver.

La herse se lève, mon nom retentit. Je n'entend pas celui de mon adversaire. Le bruit de la foule est trop fort. Je me lève et monte les marche. Les combattants que je croise porte leur poing à leur poitrine et baisse la tête. Le salut des gladiateurs. Je baisse ma visière, le soleil frappe mon armure. J'y suis. Le sagle chaud et dur de l'arène crisse sous mes pas. Je m'installe au centre. Je me baisse et prend un poignée de sable dans une main. Je frotte cette terre. Je fais connaissance avec le terrain. Je me relève. Je dégaine Justice et ajuste mon bouclier sur mon bras droit. Je ferme les yeux. La pointe de Justice frappe en rythme le sol. Je suis prêt. Mon adversaire peut entrer. Je l'attends. Je suis calme, concentré. Je visualise l'arène dans ma tête. Il arrive. J'entends ses pas dans le sable malgré toute la discrétion qu'il s'efforce de mettre. Je ne bouges pas. Il se fait plus rapide. Il arrive dans mon dos. Il attaque. Son coup est rapide et se dirige vers ma tête en imitant la course du soleil. Le bruit du vent m'annonce l'iminence du coup. J'ouvre les yeux. Je me retourne et part sa lame avec mon bouclier. Je sens que mon adversaire n'est pas très habile avec une lame. Espérons qu'il a d'autres talents... Sans attendre et sans même regarder qui j'ai en face, je fais décrire un arc de cercle horizontale à Justice. Le coup est puissant, presque brut, mais il est rpide et précis. Je sais que si mon adversaire ne fais rien, il sera coupé en deux. Ses reins voleront en éclat avant même d'être tranchés, sa colonne se brisera comme un rien. Je ne suis pas venu là pour tuer. Aussi j'espère que ce n'est pas un novice que l'on a mit en face de moi. Je lève la tête. Je reconnais le visage fin et dédaigneux. A notre dernière rencontre, c'est elle qui menait la dance, je devais bien l'avouer. Mais aujourd'hui, elle avait quitté son terrain pour venir sur le mien et cette danse était bien plus mortelle que la précédante.

L'on vint me chercher dans ma loge, j'y étais plutôt bien, la stèle de pierre me servant de siège était chauffée par le soleil et la vue était la meilleur de tout le Colisé. Cependant, il restait un détail auquel je n'avais pas pensé. Le meneur de ce qui semblait être la troupe des gladiateurs me rejoignit dans ce que je considérais comme mes quartiers temporaires, s'installant sans politesse à mes côtés il osa me parler sans en demander la permissions. Les humains me répugnaient rien que pour cela.

-Lady Aozora, je suis bien étonné que vous soyez présente sans avoir pris le temps de tâter le sable de l'arêne.

Un instant j'espérais l'ignorer, un instant, ma lèvre supérieure se retroussa, dévoilant mes dents, mes canines trop prononcées. Je rectifiais mon image avant de tourner le regard sur le fou qui avait osé.

-Je ne vous ai pas invité.

Les mots, sans force ni brusquerie avait fusé dans l'infime espace qui nous séparait lui et moi. Il sourit. Ma réputation me précédait encore, et là je me sentais plus qu'agacée de ce détail désagréable. Un hurlement de victoire retentit à nos pieds, une ovation de la foule ébranla les murs.

-Ma dame, c'est moi qui vous invite. Ou plutôt je vous défi de descendre dans l'arêne contre le prochain combattant.

Son sourire, l'idée même que je puisse perdre, ou encore qu'il puisse y avoir pour moi une quelconque satisfaction à me battre. Je n'avais que bien peu besoin de tâter le sable pour faire connaitre mon pouvoir en ce monde et en tout les autres. J'esquissais un sourire empli de malveillance, le lui dédiais personnellement, et là je pus voir la crainte dans son regard. Je pourrai lui proposer de combattre contre moi, je ne doutais aucunement de mes capacités... Même au combat. Et je devrais, hélas, car mes compétences en arme n'étaient pas fameuses. Je savais me protéger, il le fallait bien, l'offensive avait toujours été bien meilleur à distance lorsque j'en étais l'auteur.
Il se leva, s'inclina, et dans un sourire plus courtois, surement savait-il à quel point je pouvais être rancunière pour un simple manquement de respect, il me salua par tout mes titres -poltron ou suicidaire- et quitta la loge sans plus attendre.
L'instant d'après je descendais dans ces cages faites normalement pour offrir l'intimité nécessaires aux combattants afin qu'ils se préparent en paix au combat. En m'inscrivant, personne ne me dit qui j'allais combattre, simplet ou grand guerrier, vétéran ou gamin, je m'en fichais éperdument, il me fallait préparer toute ma magie, toute ma compétence et évidemment, mes rudiments d'escrimes.

Orgueilleuse, bien trop fière, je pénétrais l'arêne de mon pas léger, trop souple, trop féminin. Et je fus surprise de constater qui m'y attendait. De dos j'eus tout le loisir de reconnaitre cette arme angélique aperçu presque un instant plutôt pour une vie de démon. L'archange trop calme, trop confiant. L'éclair d'un sourire moqueur illumina mes traits. J'avais en face de moi mon homologue angélique...
Je fus presque prise de l'envie de lui offrir ma voix moqueuse sur un plateau quand une autre idée me traversa. Après tout nous étions dans une arêne, les palabres n'étaient pas de mises aussi fallait-il que je fasse honneur à mon si charmant combattant.

Parenthèse mentale : Si les anges sont tous aussi beaux il va me falloir en pervertir un à la cause des démons, celui là étant déjà perdu de toute évidence... Un ange comme animal de compagnie, non, un archange comme animal de compagnie... Pourquoi pas. Sauf que Bélial risque de souhaiter sa mort... Problème épineux dans tout les sens.

Je m'élançais, il n'y avait que son dos d'apparent, si ma connaissance de ses états-d'âmes ne m'était pas familière j'aurais pu me tromper sur l'individu qui se tenait en face de moi. Un saut, je dégainais ma courte lame, je tentais l'estoc... J'aurai dû douter de mes capacités bien avant. Un retour qui fut plus puissant que prévu. Hélas les démons aussi ont des ailes, un coup de rein, l'épée de l'archange frôle mon tibia qu'il érafle sans vergogne ; je me réceptionne quelques mètres plus loin. Les flux d'airs chauds ne sont pas stables dans un espace aussi confiné, et mes ailes qui ne m'aident qu'à planer sommairement ne supportent pas les turbulences, je les replis et les fais disparaitre, elles ne me seront plus d'aucune utilité. Quant à Aëlion, je vois son épée faite pour tuer ceux de mon rang et de ma race, j'ai frappé son bouclier qui ne semble souffrir d'aucune égratignure, je ne vois plus que ce casque qui cache son doux visage.

-Allez-vous me tuer Aëlion ?

Un sourire mesquin, je profite de ce court instant que m'offre l'espace qui nous sépare pour me redresser. Aucune douleur ne perce de l'état de ma jambe, il me fallait user d'autres armes moins traditionnelles.

» Aëlion Lor'findel
» Aëlion Lor'findel
» Aëlion Je te défiiiii !!!