Quand un seigneur vous parle...

Les jours précédents avaient été une réussite, avec l'intervention de Bélial j'avais récupéré deux puissants démons à mon service, évidemment, leur contrôle ne tenait qu'au fait qu'ils me désiraient, un désir extraordinaire que je maîtrisais selon le péché de l'Envie. Mon lieutenant se chargeant de leur apprendre les coutumes de ma seigneurie, j'avais opté peu de temps après pour quelques sorties fantaisistes. J'avais commencé par aller à Atlantis, et ma rencontre avec un archange dont je me souvenais difficilement du nom avait été des plus intéressante, me poussant à réitérer l'expérience d'une promenade hors des enfers.
Comme toujours sur le dos du fier étalon lipizan j'ai chevauché jusqu'à la ville pour accéder à la faille.
Non, je n'aimais pas me déplacer par des portails et autres inutilités magiques, voyager était surement plus long mais mois fatiguant, et quoi de mieux pour méditer et réfléchir en paix. Je n'étais pas la première femme seigneur pour rien. Du moins, c'est ce que je pensais et me fatiguais à le faire comprendre à tous ces seigneurs démoniaques.
Tous ces hommes me regardaient avec désir, un désir que je ne daignais même pas prendre en considération, il me serait utile si je devais entamer une guerre ouverte avec un autre seigneur, mais aucun d'eux ne méritait plus d'attention. C'est ainsi que je voyageais sans aucune considération pour mes pairs.

Ce jour là, je suis partie tôt de la Villa, j'ignorais un seigneur en visite qui souhaitait s'entretenir de choses importantes, pour lui pas pour moi, je suis passée devant lui sans un regard, j'ai escaladé le dos de ma monture et j'ai quitté ma demeure sans un mot. Tous, lieutenants, domestiques, serviteurs et hommes de mains, avaient l'habitude de mon arrogance et plus particulièrement de mon indifférence. J'avais choisi d'aller sur Terre à cet instant précis et rien ne pouvait me faire dévier de ma décision. Les rumeurs sur un bar plutôt agréable m'étaient venues aux oreilles, j'allais donc visiter l'endroit. Abandonnant mon cheval au palefrenier de la ville, j'ai quitté les enfers pour rejoindre le Dreamness.

L'endroit, éclairé de néons rougeâtres, de lampions orangés, semblait un magnifique temple d'orgie sous-entendues, des créatures dansaient, lascives, sur des estrades, un groupe jouait en boucle des morceaux puissants, étouffés dans des notes trop faibles. Assis dans de larges fauteuils de velours, des anges discutaient en compagnie d'humains, des démons buvaient ou jouaient aux cartes en compagnie d'anges, des humains se laissaient aller dans cet endroit ni neutre, ni partisan. Tous venaient ici dans un seul but, s'amuser, se détendre, oublier les affres de la guerre.
J'esquissais un sourire, j'avais repéré au comptoir une jeune femme buvant en solitaire.

*On m'a parlé de toi, Anubis, déesse de la mort.*

Je m'approchais du personnage. Rencontrer ainsi une combattante liée aux enfers était plutôt étonnant venant de moi, mais que personne ne s'y prenne, je n'en avais pas l'intention à mon départ du domaine, cette rencontre était purement hasardeuse et pourtant des plus intéressante. Je fixais les yeux violacés de la combattante qui s'inclina devant moi.

-Bonsoir, Anubis. Je constate que nous n'avons pas besoin de faire les présentations. Suis-moi, allons nous assoir dans un coin plus tranquille que ce comptoir.

D'un mouvement de tête j'indiquais au barman que je voulais deux verres de l'alcool servit à la jeune femme portés au plutôt à une table. La table en question déjà occupée par un groupe de démones, je les fis aller plus loin d'un regard. Ces dames infernales se turent brusquement à mon arrivée et récupérant boissons et affaires elles quittèrent les lieux au plus vite. De nouveau libre, nous pûmes nous installer dans les petits canapés bordeaux.

-Je ne connaissais pas l'endroit. Je ne déplore que la présence d'anges.

Simples mots pour entamer une conversation simple.

Dorinne Aozora, dont le nom était si souvent murmuré avec crainte et respect s'adressa à elle.
La saluant, elle constata que les présentations n'étaient plus à faire.
D'un côté, qui ne la conaissait pas, elle, Lady Aozora? Personne, bien évidemment.
Les deux améthystes de la jeune femme laissèrent apercevoir l'étonnement. Comment cette Lady pouvait-elle connaître son nom à elle, simple combattante? Elle n'avait rien fait d'extraordinaire dans sa vie pourtant...

Alors que Dorinne l'intimait de la suivre, Anubis la suivit, son pas fluide se mélant au sien. D'un simple regard, la seigneuresse fit fuir le rang de démone qui lançèrent un mauvais regard à l'humaine qu'elle était. Ses yeux violts les observèrent avec indiférence, et elle s'assit face à Lady Aozora.

Se retrouvant ainsi d'un simple comptoir peu confortable sur des canapés de couleur bordeaux, Anubis se laissa tomber sur le fauteuil et en apprécia la douceur et le moelleux.
Acceptant le verre de Kvas que lui tendait Dorinne, cette dernière lui dit qu'elle ne conaissait pas l'endroit et que c'était la première fois qu'elle y venait. Elle déplora la présence d'ange.

Ces Anges.... Eux et leurs hommes d'Eglise l'avaient bien bernée dans sa jeunesse!
Mais ce n'était plus le cas aujourd'hui, plus du tout...
Inclinant la tête, la brune répondit.

-Ce n''est pas moi qui vous dirait le contraire...

Le regard de la brune se dirigea vers les autres membres du dreamness. Rien de bien particulier. Ici, ils étaient hors temps, hors guerre.
Alors qu'Anubis était venue pour fêter seule son anniversaire, elle se retrouvait attablée face à la plus puissante des démones.

Buvant une gorgée de Kvas, elle le reposa et observa la Seigneuresse de ses yeux envoutants.
Prenant la parole, elle dit

-Lady Aozora... Pourrais je savoir comment vous connaissez mon nom? Je ne suis après otut qu'une humble humaine...

Rejetant ses cheveux noirs en arrière, Anubis sentit le regard pervers de deux démons ) leurs côté. Relevant le visage, la jeune femme les ignora superbement et se concentra sur la démone surpuissante, attendant une réponse.

Peut-être désirait-elle quelquechose de sa part? Ou bien, rien, simplement une discussion? Ce second l'étonnerait enormément, mais elle avait appris à ne plus être impréssionée dans ce monde...

(t'as pas envie de lui foutre des claques à ma perso ? XD... moi si...)

Nous étions donc du même avis, l'inverse m'eut étonné. Je la laissais s'installer et observer les alentours, ce que je fis de mon côté. J'appréciais les regards que l'on nous jetais. Puis qu'après tout es vagabondages avaient pour but de me montrer et de tester mes aptitudes à détourner l'attention, un caractère particulièrement dérangeant chez beaucoup de femme qui devenait vite désirable chez moi. Beaucoup de démons me regardaient avec envie, et ce n'est pas parce que je refusais dans mon jusqu'aux seigneurs les plus fortunés que j'allais pavoiser avec ces déchets depuis trop longtemps parmi les hommes.
Il y avait de tout, des démons, des anges, des humains des métisses... Et s'il y en avait qui m'ignorait le nombre croissant de ceux qui me jetais des regards indiscrêts augmentait alors que les secondes s'écoulaient. J'appréciais l'attention, je faisais le même effet partout où j'allais. Une sorte de silence, de bourdonnement, s'était installé à l'endroit où moi et ma nouvelle invité venions de prendre place. Comme si les groupes autours souhaitaient ne surtout pas nous déranger. Un bon point pour eux, je ne souhaitais pas les entendre.

-Je connais ton nom, ça ne te suffit pas ?

Bonne question et réponse particulièrement vénimeuse. Il y avait dans cette façon d'affirmer ma supériorité un malin plaisir à rappeler que je n'étais pas n'importe qui. Peut-être étais-je simplement arrogante, ou terroriser à l'idée de retomber dans l'anonymat, il n'en restait pas moins que personne n'était indifférent alors que je posais mes yeux sur lui. N'était-ce pas, là aussi, un signe de ma puissance ? Une force allant au delà de la simple brutalité, une force de persuasion, une charisme que peu de démon égalait, peu d'anges aussi.
Je bu une gorgée de l'alcool que j'avais pris, comme à chaque fois je ne ressentis ni la douleur, ni le gout fade de cette boisson venue d'ailleurs... J'avais appris à apprécier les vins les plus rares, mais les autres alcools passaient pour de la simple eau de roche sur mon palais.

Je vis la jeune femme ignorer les regards de deux hommes manquant cruellement de manières. Autant je tolérais sans problème celles désastreuses de mon lieutenant, autant venant d'autres démons c'était là un véritable crime. On ne devait pas fixer ainsi mes invités. C'était la règle, la politesse et le respect que j'imposais, il semblait que ces deux là ne l'ussent pas compris à temps.

Je me levais, patiente, me dirigeais vers les deux hommes. J'étais moi aussi une femme d'une beauté de plus touchante pour ces hommes là, mais hélas pour eux j'étais aussi la détentrice de deux choses qui ne devraient pas allées ensemble, un caractère trop bien trempé et un pouvoir dévastateur sur les pécheurs. Le désir qui s'emparait d'eux sans leur demandé avis fut tel que la jalousie s'installa bien vite. L'instant d'après j'étais assise et les videurs du bar sortaient les deux hommes pris d'une folie meurtrière...Ils souhaitaient s'entre-tuer...Des rivaux alors qu'ils étaient simplement sous l'emprise d'un de mes pouvoirs les plus dangereux. La luxure.

-Apprécies le spectacle je ne le fais pas souvent. Pour le reste, je connais ton nom car tu as fais mouche chez les démons il y a quelques années. Tu sais mieux que moi pourquoi, je t'avoues n'avoir prêter attention qu'à ta description et ne pas me souvenir du reste. Ca n'a aucune importance à mes yeux. Tu viens souvent ?

C'est comme si les mots n'avaient aucune utilité lorsqu'ils n'étaient pas en réponse directe à mes pensées. En clair cela signifiait que je n'avais strictement rien écouté des dires d'Anubis, je la snobais par habitude et aussi pour que jamais un être humain puisse croire que j'étais suffisamment délicate pour leur faire croire qu'ils m'étaient égaux... Il faut pas rêver non plus. Je délaissais l'alcool qui semblait trop humain pour moi. Il y avait bien peu de choses qui avait un gout qui puisse me convenir.
Je reportais mon attention ailleurs, quelque chose qui me plaisait mille fois plus. Il y avait en elle une pointe de colère, une flèche de rancœur et de regret, l'arc de la haine brandit contre la lumière. J'avais bien fait de venir ici. Il y avait là un être d'une rare beauté comparé à tout ces déchets du monde. L'inintéressant étouffant ce que je désirais ardemment. La combattante avait en elle toutes les qualités que j'affectionnais parmi ceux qui avaient le méritent de pouvoir me servir.

-Es-tu rattachée à un démon ?

Une moue agacée, je n'aimais pas la musique jouée ici. Une guitare crachant des notes grasses et rebutante, une batterie avec autant d'originalité que le dernier portrait du roi, et pour finir une gamine crissant lascivement sur des notes trop hautes pour elles et souvent trop basses. Il n'y avait aucune beauté dans ces gémissement rauques, ces paroles sans but, aucun sentiment. Et tout cela me vrillait les tympans. Si cette femme avait du succès auprès des danseurs qui se lovaient comme des chats... Un trop plein d'hormones polluait l'atmopshère, une odeur nauséabonde tant aimé par tous ces incapables.

-Je veux dire, es-tu au service d'un seigneur ou d'un lieutenant, as-tu un coéquipier démoniaque en enfer ?

Autre chose m'énervait, le choc de mon arrivée dans ce bar était passé, lentement les clients s'étaient détournés et avaient retrouvés leurs occupations, mon égo en prenant un coup par la même occasion... C'est dur la vie d'un seigneur.

Une serveuse glissa sur ses rollers non loin et renversa "malencontreusement" un verre de schnaps sur un client trop audacieux... Voilà qui m'intéressa de nouveau. J'esquissais un sourire et fit croitre la colère du malheureux d'un clignement de paupière. L'animation remontait en flèche et par mon sourire affiché je savais que la rumeur de mes habitudes d'échauffer l'atmosphère partout où je me rendais allait rapidement s'éparpiller dans la foule. J'aimais être une intouchable, le pire pour moi serait qu'un gradé lumineux se pointe et gâche mon plaisir. Ces gars là ont tendance à me mettre des bâtons dans les roues alors que je pense qu'à me divertir sans réellement faire de mal...ou presque pas.

J'haussais un sourcil, défaisant mon jabot de dentelle trop dense pour une telle salle surchauffer entre néon et corps suant, j'en profitais pour libérer mes mains des gants de cuir. Ecoutant les réponses en ne conservant en mémoire que l'idée exact de ce que sera ma prochaine réplique, se souvenir de ces mots n'étaient pas le principe, seulement, satisfaire mon désir était primordiale. C'est là qu'elle entrait en scène.

-Je te veux parmi mes soldats.

C'était dit, simple et efficace. Je n'aimais pas tourner autour du pot, j'avais donc avec franchise et cette forme si évidente d'orgueil qui faisait de moi l'une des femmes les plus convoitée et les plus méprisée des enfers, de la Terre et du Paradis. J'avais même réussi à me faire une réputation en Atlantis. Déposant les quelques vêtements sur la tables je pris enfin sur moi d'observer Anubis. Sa question pourtant simple suscitait en moi l'envie de lui exposer plus précisément mon souhait.

-Je cherche un combattant, tu le vois je ne suis pas armée, pour la bonne raison que je n'en vois pas l'utilité, cependant, seigneur depuis quelques temps déjà, je ne peux compter tout les jours sur mes lieutenant puisque envoyés régulièrement en mission. J'ai donc besoin d'un combattant sur qui je puisse compter en toute circonstance. Tu satisfais bien des critères que je me suis fixé, je te demande maintenant si tu souhaites être sous ma protection ?

Je n'en dirais pas plus, ça ne servait à rien de s'épandre en discours plus long. J'avais suffisamment parlé pour aujourd'hui, un oui, un non, je m'en fichais l'un ou l'autre ne changerai pas le cours de ma vie et celui de toutes mes ambitions.

(essayes de faire un peu plus détaillés dans ton rp, sinon je risque de continuer ce genre de mini-post longtemps XD, et puis si tu préfères court je vais pas m'en plaindre non plus =) )