Setsuna Vergil

(les vers disséminés dans cette histoire sont la propriété de Habouche Fadoie - l'auteur m'ayant donné droit d'utiliser ses poèmes pour mes fiches. (merci feud) )

À qui souriaient mes peines

Setsuna Vergil

27 ans

Sur mon corps acerbe, souffle leurs soupirs,
Dis leur que ma destiné fut mal aiguillonée,
Qu’en témoigne cette arbre martyre
Triste vie, mon ennuie, ne t’as pas effleuré.


Combattant de Lumière


Un silence que le néant construit,
Quand le souffle se refroidit.
Planté au milieu de cet instant gelé, un paysage étrange,
À qui manquait le dialogue tumultueux d’une mer avec le ciel.
Seuls quelques bruissements légers apaisaient l’inquiétante solitude.

Les Humains n'ont aucun pouvoir, juste quelques prérogatives insufflées par la nature et ceux qui n'ont d'yeux que pour leurs chair à canon. Je n'ai aucun pouvoir, autre que cette faculté de mercenaire. Un corps résistant, une force hors du commun et cette étonnante vitesse de contre. Il n'y a rien chez moi qui mérite le nom de pouvoir, juste... de compétence. Car c'est ainsi, je suis un être de compétence, un de ceux qui seront capable de survivre dans cette guerre. Je pourrai expliquer pendant des heures qu'une épée à deux mains fait office d'un cure-dent dans les miennes, qu'une masse d'arme est un hochet et qu'un lion est un chaton face à moi, mais à quoi bon. Je ne suis pas de ceux qui se vantent.

L’imposante silhouette, laissait paraître ses contours derrière un halot brumeux.

Je n'ai pas toujours eu les cheveux blancs. Il fut un jour où mes cheveux étaient blonds, mes yeux plus sombres, plus vivant, mais ce jour est révolus. Je suis aujourd'hui un albinos pure création démoniaque. J'y reviendrais bientôt. Mes qualités de combattant offrent à l'extérieur l'apparence d'un homme robuste, large d'épaule et surement incompatible avec un magasin de porcelaine. Je ne suis pas ainsi. Agile et pourtant musclé, cette apparence fait simplement de moi un bon combattant. C'est ainsi, ma musculature est exubérante, et je n'y peux plus rien, elle ne changera qu'en vieillissant, si tant est qu'on me donne ce droit. 27 ans, des iris bleus, fixent, le teint pâle et une tendance à porter des cuirs souples. Les armures ne me sont plus utiles depuis trop longtemps. supporter un fer rigide à même la peau ne m'a jamais permis de protéger ma vie et mes compagnons mieux que ce faible attirail de peau. La meilleur défense reste l'attaque. Mon visage pourra vous paraitre hautain, je pourrais vous paraitre distant, et pourtant jamais en cet instant vous n'avez autant éveillé mon intérêt. Il y a dans mon indifférence naturelle une forme de concentration extrême. J'observe sous le couvert d'un couvre-chef. Divers. Ce n'est là qu'un simple automatisme, vous serez décrypter sous mes yeux, désossez afin que mes nerfs se détendent ou que mes mains dégainent mon épée. Ne m'en veuillez pas, ami ou ennemi, je n'agit que pour combattre.

Je ne sens plus la lueur des astres,
Sous laquelle les ombres venaient marauder.
L’instant piqué par ce goût ferreux,

On me le dit je suis un homme taciturne, facilement somnolent, facilement désabusé, je serai quasiment lunatique si mon caractère fainéant ne me dissuadait pas de changer d'humeur toutes les minutes. Mais au delà de cette introduction, je suis déterminé, combattif, vous l'avez compris, les quelques mots déjà déposés vous l'ont montré, mon cœur est une arme de guerre. Mais plus encore je suis un être calme, si l'instant n'est pas propice aux batailles je ne saurai répandre un rire ou une colère. Je parle peu, je suis peu communicatif, renfermé certains diront, je préfère le terme de serein. Je n'ai pas besoin de parler pour comprendre, je préfère penser, laisser courir un fil de réflexion en moi sans jamais l'ébranler, car il se doit d'atteindre son but sans que je ne sois derrière lui à le contre-balancer sans cesse. Parallèlement je n'ai aucune patience. Chaque chose en son temps, je ne laisserai rien se passer après la période exact que je lui ai conféré, je n'aime pas attendre, chaque seconde perdue est une erreur, car la vie humaine est bien trop courte pour se laisser piétiner par une bassesse telle que la passivité. Et cela ne va pas à l'encontre de ma sérénité, elle l'accompagne.
Enfin, je pourrai dire que je suis un homme avec peu de complaisance, la franchise, la brusquerie, la fermeté, toutes ces choses font de moi quelqu'un de bourru et selon les avis de peu compréhensif, tout le monde n'a pas la fiche psychologue, la mienne serait plutôt celle de l'acier.
J'aime combattre, non pas par plaisir, je ne prends aucun plaisir à tuer, mais parce qu'il le faut. Accomplir ainsi ce devoir est là tout ce que j'aime. Pour que le camp que je sers soit ainsi victorieux. Car dans une guerre il n'y a pas de vainqueurs sans morts et de vaincus sans désastres.
Je ne soutiens pas la guerre mais les soldats qui l'a font.

Il n'y eut aucun jour où le soleil se leva sur une mère écarlate
À mes yeux, flamboyante perspective
Je suis l'humble faucheur

1 Janvier 2000.
Ce fut la fin.
Il n'y eu jamais de fin aussi nette, aussu tranchante que celle-ci. Nous avons perdu nos droits sur notre propre planète. J'étais encore un pauvre adolescent quand du jour au lendemain les démons se sont mis à rire sous notre nez et les anges à percer les cieux de leurs flèches. Vous n'imaginez pas la panique que cela suscita. La guerre, c'était cela fit rage tout une année et c'est ainsi que j'ai appris à différencier les êtres de quatre façons différentes. Il y a ceux qui de plein gré vont rire avec les démons, ceux qui le font car bien obligés pour protéger leur pauvre petite trésorerie personnelles, et puis il y eu ceux qui se lièrent aux anges et ceux qui le firent par conviction, par espoir. Mais dans tout ces gens il n'y en avait pas un seul qui voulaient faire la guerre. Aucun de ces hommes et femmes qui avaient choisi d'endosser des armures et d'armer leurs bras de boucliers n'avaient un jour espérés faire la guerre pour tout bonnement guerroyer. Durant un an ils luttèrent sans relâche, durant un an il fallait soit savoir courir soit savoir lutter...
Je savais faire les deux, avec mes cheveux blonds, mes chaussures en si mauvais état qu'on les aurait prises pour des torchons fondues, et ma casquette de cuir je faisais office d'un pauvre rebelle que la vie n'épargnera pas.
Jamais.
J'aurai pu rejoindre les anges, mais je n'en eu pas le choix, pas cette année là.
J'entendis la voix de cette homme, une voix caverneuse, rampante et éclatante à la fois, le centaure démoniaque frappa l'asphalte de ses sabots lorsque les dizaines d'inférieurs aussi reluisans que leur maitre s'écharpèrent à obéir.
"Tuez-les"
Si simple, et si vrai. J'ai vu tant de sang ce jour là, tant de carmin, que mes yeux ne peuvent plus distinguer cette couleur, il n'y a plus que le reflet gris des armes que je reconnais encore. Je n'y voyais plus rien cette nuit là, car j'étais au mauvais moment, au mauvais endroit. Il fut dit que j'étais suffisamment fort pour parer à ces bêtes infernales, il fut dit que j'étais assez rapide pour sauver mon corps humain de griffes et des crocs. Mais je ne l'étais pas pour échapper à la masse de ce galopant, pas assez fort pour y résister...
J'ai chuté.
Je n'ai jamais repris conscience.
Il n'y avait en moi que cette brume opaque, que cette faculté si faible de survivre. Mes bras ont perforés les cuirs d'innombrables vivants. Ils l'étaient avant de se trouver face à moi. Des années durant j'ai accomplis les ordres car mon esprit humain avait perdu de cette force liberté. Il n'y avait plus que mes muscles, mes forces, ces étonnantes capacités qui avaient tant éveillée le désir de ce démon seigneur. Des années durant j'ai brisé, buté, écorché. J'ai tué. Il n'y avait à mes pieds qu'une marre ensanglanté, des plumes y flottant comme des îlots d'amertume incomprises, des sous-marins de violence.
Percé.
Le nouvel an, vous connaissez, nous sommes sortis entre amis, de simples humains cachant chacun nos craintes et nos envies, chacun nos qualités et nos défauts. Une soirée, arrosée, accompagnée, brillante de notre jeunesse. Ce soir là, il n'y avait personne dans les rues, juste nous, nos rires gras et nos relents alcooliques, il n'y avait que nos semelles sur le pavé et le ronronnement de rares voitures d'insomniaques perdus en ville. Nous sommes sortis du bar, nous avons entamé la marche et sans un mot sans un cris, il y eu cette voix, rien n'aurait pu nous sauver, rien n'aurait pu les sauver. Les monstres sortirent du sol comme dégueulés d'une abysses aux maladies putrides, et il n'y eut ce soir là, pour simple fin, que le sourire saigné à blanc de quelques humains. Et il y avait moi, au beau milieu de cette foule uniforme, mes genoux raclant le goudron alors que les têtes de ces monstres volaient lentement en poussière graisseuse. Le martèlement des sabots, l'écho des basses se répercutant dans mon cœur, dans mes os. Et le choc.
Samael II frappa mon crâne avec tant de force que je crus que même moi j'en aurai perdu la tête. Il n'en fut rien, mes yeux se fermèrent sans plus d'efforts et mon esprit ankylosé s'enfuit dans cette torpeur grandissante qui l'engourdit pour les dix ans à venir, une léthargie qui ne pris fin que bien longtemps après cette nuit.
Sous les ordres d'un démon, loin de ma volonté, loin de toute puissance personnelle, j'ai obéis sans jamais m'en rendre vraiment compte, j'ai tué au nom d'un seigneur qui n'en avait que le titre, un monstre des enfers bien heureux d'avoir établis son pouvoir sur un autre pauvre humain, une marionnette. J'ai participé à des massacres dont je ne me souviens plus, des visages crispés de douleurs, des grimaces figées pour l'éternité, il n'y a plus rien devant mes yeux dont je puis croire qu'il en vaille la peine de les décrire, de m'en souvenir.
Cette année, si longue, si morne. Mes yeux brûlant de l'envie de s'éveiller à nouveau, mes oreilles bourdonnant de cette étonnant cliquetis de métal, ma tête vacillant sous les poids des années oubliées, elle-même.

Passion
Il y eu des batailles qui nous ébranlèrent, mes sens, moi, le peu d'esprit qui existait encore, il y eu des luttes qui nous enfermèrent de nouveau. Si la raison avait abandonnée, le temps lui me guettait sans répits. J'aurai donné à ce jour le nom de renaissance si l'envie me prenait de l'écrire, hélas, mes mains me font mal, mon épée frappe depuis trop longtemps les carcasses les plus solides, je plie genoux alors que mon dos est dévasté.
Mais je l'ai vu. Cette renaissance dans les yeux d'une Lumière.
La guerre nous avait conduit dans le désert, nos pas s'enfonçaient dans le sable et nous clouaient sur place, les plus vigoureux avançaient sans un homme leurs genoux grinçant dans la tempêtes de lames qui nous enveloppait.
Nous devions atteindre l'unique point d'eau, notre but était d'y encercler les anges réfugiés, les combattants à peine guéris... Nous l'atteignîmes dissimulé dans la tempête de Samael. Si nos lames aussi noires que notre vocations claquaient dans le vent le son percutait mes tympans avec retard, assourdis comme un échos lointain quasi oublié. Les hurlements, je ne les entendis que bien tardivement, et j'eux conscience que dans mon dos venait de périr le seigneur démon qui maîtrisait mon esprit. Je ne réfléhissais pas, incapable, mon esprit se tordant de douleur pour s'échapper d'une magie dont le fil externe avait été lâché, libéré, désenchainé claquant dans la tempête apaisée comme un fouet electrique. Les anges nous avaient pris à revers, des renforts sifflaient entre nous tous qui perdions pied alors que l'étreinte nous libérait lentement. Je vis ses yeux, si doux et si fort, je vis les paires d'ailes s'envoler vers les arbres de l'oasis, je vis le rose cendré de ses lèvres ... Effondré.
Folie, pesance et sclérose, je ne revins à moi que des semaines après, rares étaient les survivant de Samael, mon corps martelé s'est élevé dans un lit bas, les vêtements venus du Paradis enfilés je me suis dirigé tel un sans-vie, et le premier archange que j'ai croisé je me suis agenouillé, demandant pardon.

Pardon.
Pour ceux qui ont péris sous mes coups, pardons pour ceux qui périront, j'ose espérer qu'à ma mort mes crimes ne seront qu'un poids de plus me conduisant aux enfers, mais avant cela, je restaurerai l'équilibre, les morts célestes et humains qui furent tués sous mes coups recevront la compagnie des démons et combattants ayant perdu le sens et la raison que je tuerai. Un camp pour un autre. J'ai prêté serment.

À ceux qui n'ont nulle refuge, nulle foyer,
À ceux qui n'ont nulle famille, nulle soutient, nulle passé,
À ceux qui n'ont ni raison, ni force ni, volonté.

Pardonnez-moi.